Élégie aux gens que j’aime

1. Bon bien, une fois pour toute, il est temps que je sois réaliste
J’réalise aujourd’hui, faut que je révise ma liste
J’idéalise le vrai, ce qui siège par en-dedans
Là, j’veux être vrai, parler de mes sentiments
Écoute c’est peu commun, peu commode, j’ sais pas comment
C’est peut-être parce que chu un homme
Pis un homme ça garde ça en dedans!
C’est difficile, mais bon, j’lance un sincère élan
Pis p’têtre que ces mots ailés vont être portés par le vent
Sous la brise, et l’emprise, mes sens se sont aiguisés
Les mots se sont envolés, sons portés par l’air chaud
Déguisées mes idées, la vérité démasquée
Aujourd’hui, j’viens réviser, pas m’enliser
Par les mots, je l’exprime, je l’expire et je l’expie
Je laisse parler la rime pis je laisse aller l’inspiRationnel et sincère, chu venu régler des comptes
J’arrive dans vos comtés, je vais raconter mes contes

J’ai traversé les âges, j’en ai appris un grand bout
J’ai franchi les barrières, pour aller jusqu’au bout
J’ai traversé la terre, pour atterrir devant vous
J’ai appris qu’les gens que j’aime, m’ont permis de rester d’bout

2. Élevé tôt, je suis l’élève qui a souvent évité
La réalité, j’ai voulu la quitter
Coupable ou acquitté, quand tu sais pas trop qui t’es…
Une partie de ma jeunesse s’est envolée en fumée
J’ai aspiré le bonheur, mais pas de la bonne façon
J’ai étouffé ma peine, à travers des bouffées-bouffons
Pis, vu que ça marchait pas, j’ai sorti un stylo
Qui a guérit mon cancer, je l’ai pu dans mes os.
Ma maison est un poème que je construis de mes mains
Un logis pour loger, l’éloge que je laisse aux miens
Voici des élégies, refuge de vers allèges
Voici l’hémorragie de mots-rage et cortège
J’réagis, je réajuste, juste là et j’agis
Agite les mots agiles, ou peut-être juste par magie
J’imagine et j’image toutes les couleurs du monde
J’ai la rage de la vivre, j’vais la vivre dans mes contes

J’ai traversé les âges, j’en ai appris un grand bout
J’ai franchi les barrières, pour aller jusqu’au bout
J’ai traversé la terre, pour atterrir devant vous
J’ai appris qu’les gens que j’aime, m’ont permis de rester d’bout

Trainé dans la boue, dès l’enfance j’étais à bout
Mon père était absent, pis pleurer, c’était tabou
Donc j’ravalais la peine que j’avais, un point c’est tout
L’agressivité sortait, à travers chaque mauvais coup
Surtout qu’j’étais pas fou, j’savais où j’men allais
Je déballais ça partout, après je repartais
Dans mon monde, dans ma tête, dans une place bien plus belle
J’avais moins de problèmes en quittant votre monde-poubelle
Mais ensuite j’ai grandi, j’ai compris tout plein d’affaires
Que me frapper sur les gens, ça allait pas me redonner mon père!
J’ai changé tranquillement, en acceptant les faits
Appris à me pardonner, la douleur que j’ai fait
Mais y’a une chose que j’sais, pis ça c’est tellement clair
Mes amis, ma famille, mes alliés, mes sœurs, mes frères
Oui y’a une chose que j’sais, je le ‘’sang’’ dans mes artères
Grâce aux gens que j’aime, j’ai pu passer à travers

J’ai traversé les âges, j’en ai appris un grand bout
J’ai franchi les barrières, pour aller jusqu’au bout
J’ai traversé la terre, pour atterrir devant vous
J’ai appris qu’les gens que j’aime, m’ont permis de rester d’bout